Palet Royal

Depuis quelques jours, la percée et surtout le maintien de Ségolène Royal dans les sondages commencent à affoler les ténors de la classe politique. Jusque là, il n'y avait des attaques que venant des lieutenants, visiblement, même, la plupart des ténors cherchait à savoir plutôt pour qui roulait Ségolène : François, Lionel, Dominique, Martine? Mais là, tout change. Sa côte de popularité se maintient voire se renforce, son style s'impose, sa campagne se met en place.

Depuis quelques jours, la voilà au centre du jeu, au milieu des crosses de ses adversaires potentiels. On a donc eu le droit à des attaques en règle d'un Sarkozy (qui ne semble plus se sentir depuis l'affaire du CPE avec son tic - haussement d'épaules pour faire djeuns et décontracté) et aujourd'hui de Vaillant, fidèle d'entre des fidèles de Jospin.

Alors c'est sûr, la démarche d'interroger les français pour construire son projet est originale (en tout cas, si Jospin n'a pas compris que c'est ce qui lui a fait perdre 2002, il peut rester à l'Ile de Ré), elle n'a pas des idées toutes faites pour la France (peut être ne se considère t elle pas comme un "Maitre à penser" universel comme se dépeint Sarkozy), son style tranche et sa jeunesse plait (et oui, Nicolas, tu n'es plus le seul à incarner le soi-disant renouveau... renouveau tout relatif quand on sait que Nicolas était déjà l'un des principaux lieutenants de Balladur en 95 puis tête de liste du RPR en 99 pour les Européennes, puis ministre principal depuis 2002).

Bien sûr, elle n'est peut être pas la candidate dont toute la Gauche peut rêver. Sans doute est elle trop "à droite" pour une frange non négligeable du camp socialiste (je le dis clairement pour ceux qui me découvrent par ce blog, je m'identifie comme socialiste-écologiste de gauche et par là, je suis largement plus proche d'un Fabius ou d'un Montebourg que d'une Royal ou d'un DSK), sans doute ses idées sur la famille et la société sont plus conservatrices que celles d'une bonne part de l'électorat de la gauche, mais après 5 ans de gouvernement Chiraco-sarkoziste, après une défaite cuisante (à défaut d'être cinglante) en 2002, doit on faire la fine bouche? Non, personnellement, au delà de tous mes idéaux, je crois qu'il est important pour ne pas dire indispensable de gagner en 2007. Et je suis persuadé que ses "faiblesses" idéologiques (trop à droite, trop conservatrice) sont des atouts pour une élection présidentielle. Après, à la Gauche, aux militants de profiter de l'espace qu'elle offre pour proposer, débattre.

Alors, oui, à défaut de quelqu'un de meilleur, à fond derrière Ségolène : http://www.desirsdavenir.org/