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Werdok dans l'Isoloir
2 mars 2007

Bayrou et les profs

Pour un forum auquel je participe, j'ai fait une petite nanalyse des propositions bayrouesques sur l'enseignement. Bayrou qui avait réussi à mettre 1 million de personnes dans les rues lors de son passage à l'Education Nationale... avant de ne plus faire grand'chose...

Les propositions sont tirées de www.bayrou.fr. A défaut d'avoir un programme-livre (repoussé d'une semaine) pour juger...

Le défi de la mondialisation, c’est le défi de la recherche et de l’éducation. Juger de la responsabilité des dirigeants du pays, c’est regarder quelle place ils accordent à l’école dans leur action. Pour François Bayrou, elle est la première.

Bon point... Je ne suis pas aller voir ailleurs si c'est la seule à être première prioritaire, je lui fais grâce.

L’éducation est la priorité absolue de mon projet.
Presque un enfant sur cinq est en échec dès le plus jeune âge et sort de l’école sans diplôme ; et un sur cinq sort diplômé au niveau de la licence. Nous devons nous fixer un objectif : diviser par deux l’échec scolaire, et multiplier par deux la réussite scolaire, dans tous les milieux sociaux, particulièrement les moins favorisés.

Ca, c'est pas dur comme objectif... Vu que c'est très subjectif. L'échec scolaire, est ce sortir de l'école sans diplome? Est ce que c'est sortir de l'école avec un diplome qui n'ouvre aucune porte? Est ce que c'est rester 6 mois ou plus au chomage en sortant de l'école? Idem pour la réussite... Qu'est ce que la réussite scolaire?
 

La première condition pour y parvenir, c’est que 100 % des élèves sachent lire et écrire à l’entrée en sixième. S’ils ne savent pas, qu’on leur apprenne. Garantir la lecture, c’est changer le collège.

Pour la 1e partie, je suis d'accord avec lui : le but est noble. C'est même un objectif logique pour un apprentissage qui devrait être acquis au pire en fin de CE1. Le problème, c'est de leur apprendre qu'en 6e si ils ne savent pas lire... J'aurais plutôt vu ça plus tôt... genre... en CE2? Sinon, comment on fait pour leur apprendre à lire en 6e si 5 ans d'école primaire avant n'ont pas réussi? Mystère

 
Retrouver un collège paisible ne se fera pas avec des policiers, mais avec des éducateurs. Il faut reconstruire l’autorité du professeur et du surveillant. Pour l’élève, ou les deux élèves qui mettent la classe par terre, il faut des éducateurs et des psychologues, sans doute dans des internats. Tout le monde comprendra le message.La présence d’adultes à l’école, pour les études surveillées, l’accompagnement, je la prévois dans le cadre du service civique et de l’activité universelle.

Beaucoup de choses dans ce paragraphe. Déjà, priorité à l'éducation plutôt à la police. Bonne chose. Mais juste derrière, on met les perturbateurs en internat. Pourquoi pas, mais ça ressemble à une punition... Si t'es pas sage, t'iras en pension. Mais bon, why not? L'Internat bien encadré me parait une bonne solution dans certains cas. Est ce que cela règlera tout? Je doute. Le "Tout le monde comprendra le message" me parait plus ambigu. Est ce une reprise de "Les délinquants n'ont pas assez peur de la Justice"? Ou veut il dire autre chose? Personnellement, et encore plus concernant les ados, je ne crois pas une seule seconde à la prévention par la crainte de la punition. L'ado violent, perturbateur n'a pas peur d'être puni : il veut d'abord transgresser...
Enfin, il y a une solution concrète pour amener du monde dans les établissements avec le service civique. Ca me va bien. On oubliera juste que l'UDF soutenait le gouvernement Raffarin qui a supprimé les emplois jeunes dans l'éducation nationale, hein?
 
Il faut repenser la carte scolaire pour l’égalité des chances : en défendre le principe, lui redonner son sens. Là où plusieurs établissements sont identiquement accessibles, il faut construire des réseaux et ouvrir aux élèves, peut-être aussi aux enseignants, la possibilité d’accéder à tous les établissements du réseau.

Rien compris de ce qu'il propose. Sinon la défense de la carte scolaire mais en la modifiant pour lui redonner son sens. Le coup des réseaux, j'ai pas compris.

Donnons un égal accès à tous les établissements aux filières d’excellence, au lieu de créer des filières de ‘discrimination positive’ alibi (et conservons un volant de places offertes à un concours national ou académique pour ne pas pénaliser à rebours les bons élèves). Dès lors, chaque famille, au lieu de chercher une grand-mère ou un collatéral dans le 5ème arrondissement, cherchera la même grand-mère ou le même collatéral dans un lycée provincial ou de banlieue.

Bon, là, c'est les fameux quotas sur les classes prépas. Perso, j'ai fait une classe prépa en venant d'un lycée de périphérie où il y avait quand même 10% des élèves de TC qui allaient en prépa scientifique ou économique. Mais c'était une prépa de province et c'est vrai que la sélection par le lycée recevant semblait privilégier les élèves venant de son propre lycée... avec d'ailleurs pas mal de ratés dès la 1e année pour ces élèves là. Donc, c'est une bonne idée... Par contre, doit on légiférer ou inciter les établissements à ne plus sélectionner à la tête de l'établissement mais bien à la tête de l'élève?
Sinon, à ce sujet, une petite chronique dans le Big Bang Blog.
 
La clé de tout cela, c’est l’innovation, l’évaluation et la communication de l’innovation. Le grand corps qu’est l’Éducation nationale a besoin d’autonomie à tous les niveaux, de gestion des ressources humaines, de co-responsabilité, de concertation transparente avec les femmes et des hommes qui font vivre l’Éducation nationale. Et les étudiants candidats au Capes ou à l’agrégation ont raison de le dire : nous ne pouvons pas jouer les recrutements à l’accordéon. Je suis partisan d’une loi de programmation sur dix ans des recrutements.

La première partie a des relents sarkozistes assez puissants. En particulier, je vois mal concilier le point précédent sur le recrutement des filières d'excellence avec une autonomie accrue des établissements. Mais mon point de vue gauchisse doit tout déformer. Pour le recrutement des enseignants, quelqu'un a les chiffres de Bayrou ministre de l'éducation?

 
Sur cet enjeu national, il faut fixer de grands objectifs, discutés et votés de manière transpartisane, sur lesquels le président de la République s’engage.

Vu les querelles sur la lecture, le calcul mental, Mai 68 et autres bisbilles (entre autres initiées par des proches ou ex-proches de Bayrou et menés par un ministre UDF...) c'est pas gagné, mais bon, c'est son crédo, il y tient.

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