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Werdok dans l'Isoloir
19 février 2007

Bayrou et le 1e ministre de gauche

Je vais essayer de faire de temps en temps une petite analyse comparative de quelques articles sur le même sujet. Aujourd'hui, premier à en faire les frais : François B. et son premier ministre de gauche.

Les Titres

Le Figaro : François Bayrou préfèrerait un premier ministre de gauche
Le Monde : François Bayrou pourrait choisir un premier ministre de gauche
NouvelObs.com : Le Premier ministre de Bayrou pourrait être de gauche
Libé : Bayrou pourrait choisir un Premier ministre de gauche

Déjà, un petit différentiel dans le titre. Le message passé par le Figaro est différent de celui des autres. Peut être une volonté de l'isoler un peu plus dans l'électorat de droite?

Ensuite les chapeaux :

«J'ai quelques noms à l'esprit», a assuré le candidat centriste dimanche soir sur France 3. Lundi, il évoque Borloo et Strauss-Kahn.
François Bayrou a confirmé, lundi 19 février, sur RMC et RFM, qu'il pourrait choisir un premier ministre de gauche s'il était élu à l'Elysée. Le candidat de l'UDF a précisé n'avoir engagé pour l'instant aucune démarche dans ce sens.
S'il est élu, le candidat UDF pourrait nommer un Premier ministre de gauche. Il a déjà "quelques noms à l'esprit".
Le candidat UDF drague ouvertement la gauche sociale-démocrate, en affirmant son «estime» pour Dominique Strauss-Kahn.

Là encore, pas mal de différence. Déjà, le Figaro atténue son titre en évoquant Borloo. Dans le Monde, il a confirmé y penser éventuellement. Dans le NouvelObs.com, la démarche est déjà plus avancée puisqu'il a quelques noms à l'esprit. Enfin, dans Libé, le but est clairement affiché et DSK ouvertement annoncé. Vraiment quatre niveaux d'informations différents à partir des mêmes déclarations dans les médias, dimanche soir et lundi matin!

Le contenu

Dans l'article du Figaro, on nous dit qu'il préfèrerait un 1e ministre de gauche à un de droite. Qu'il a quelques noms en tête et que ce ne sont que des noms de gauche mais qu'il n'y a pas d'obstacle à ce que ce soit un homme de droite. Il apporte quelques précisions lundi en sortant les noms de Borloo et DSK. Enfin, dernier point du chevalier blanc : il veut interdire laux groupes industriels travaillant avec l'Etat de controler des médias... (ne me demandez pas ce que cela à avoir avec le potage). Bref, haro sur Bayrou le méchant gauchiste. Y a que nous et Sarko qui sommes de droite.

Dans Le Monde, c'est un peu différent. Déjà, ce sont des personnalités de tous bords qui l'ont appelés pour redresser le pays.  On apprend ensuite que ce sont les journalistes qui lui ont demandé de s'exprimer sur Borloo et non lui même qui a spontanément sorti ce nom là. Idem pour DSK. Petit rappel sur le fait qu'il n'avait pas ,hier, de nom de 1e ministre de droite. Ensuite, repris du layus sur la recomposition politique. Enfin, une paragraphe de réactions de gauche qui rappellent la posture de Bayrou durant la législature et son positionnement historique à droite. Et un autre à propos de la réaction de MAM, qui n'imagine pas une cohabitation positive avec la gauche et pense qu'une grande coalition à l'allemande ne fonctionnerait pas longtemps. L'approche est différente, puisqu'on laisse entendre à des ralliements spontanés. Après, c'est Chevènement et Mam qui réagissent... comme pour enteriner que seuls les ringards n'y croient pas. Le Monde se rapproche-t-il de Bayrou?

Dans le nouvelobs.com, on rappelle que pour Bayrou, droite/gauche, c'est fini et qu'il n'a pas l'intention de donner de nom. On récupère les propos de FB à l'émission de hier soir. Puis, suit une accroche "Réduire le nombre de fonctionnaires",  et un paragraphe sur le contenu de ses propos d'hier reprenant ses pistes pour réduire le déficit en réduisant le nombre de fonctionnaires, revoir la décentralisation et opposer rigueur fiscale à bouclier fiscal. L'article le plus court. On tente de désamorcer l'effet d'annonce en contre-balançant avec la réduction du nombre de fonctionnaires...

Dans Libé, on reprend ses paroles de hier soir, en précisant que ce n'était pas une passade puisqu'il les a confirmé ce matin en donnant son estime pour DSK. On dévoile les dessous de l'affaire en précisant qu'il s'agit d'un lourd appel du pied à l'"lectorat de gauche. On revient sur son manque d'enthousiasme à nommer un 1e ministre de droite. Un petit apparté pour rappeler la prestation de DSK dans la grande émission politique du dimanche après midi (chez Drucker) où il n'a, semble-t-il, guère soutenu Ségolène. Puis on replace l'ouverture de FB vers la gauche dans le contexte plus global de la campagne est en particulier vis à vis des sondages qui montrent que FB a de plus en plus les faveurs de l'électorat, y compris PS, pour être au deuxième tour des présidentielles. Enfin, petit rappel historique sur les 3e forces et autres alliances trans-courants pour finir par une comparaison assassine avec ... JP Chevènement. On essaie de montrer les ficelles de la manoeuvre, on casse un peu du DSK pour réduire son influence et surtout on replace dans leurs divers contextes, les expériences de refondation du paysage politique... du moins, celles qui ont échouées...

Bilan

Ce n'est donc pas surprenant, mais les 4 articles sont quand même bigrement différents. Chacun essayant de placer l'information en perspective avec ses idées. Essayons de faire la synthèse pour bien comprendre

1. FB dit hier soir à France 3 qu'il est prêt à nommer un 1e ministre de gauche - lourd appel du pied à l'électorat de gauche qui n'est pas séduit par Ségolène. Mais il n'a pas de nom.
2. Sans doute, le journaliste rebondit et lui demande ce qu'il en est d'un 1e ministre de droite. Pour garder sa posture "de gauche", il casse un peu plus la majorité à laquelle il appartient.
3. Ce matin, les journalistes ont un peu digéré l'info. On lui demande de revenir sur ses propos pour les préciser et en particulier apporter des noms (parce qu'il n'y a que ça d'intéressant). On lui suggère donc DSK. Mais aussi Borloo qui est le seul premier ministrable de droite non rallié à Sarkozy.

Tout cela s'inscrit dans la stratégie 'chasse aux voix de gauche' entamée depuis quelques semaines par Bayrou. A continuer à ce rythme, il va finir à gauche de Buffet... Personnellement, je l'ai déjà dit ici, c'est une posture qui me parait difficile à tenir à long terme et qui, une fois que Ségolène aura fini par convaincre qu'elle est bien socialiste (les reproches au départ étaient plutôt sur son blairisme), risque de devenir difficile à tenir. A moins que des DSK n'arrivent pas à appliquer les règles qu'ils reprochaient à Fabius de ne pas tenir lors du référendum : respecter les choix démocratiques du parti auxquels ils appartiennent.

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Commentaires
W
Vaste débat que de laisser ou non la modération des commentaires... J'ai certes une interface qui me permet de gérer les commentaires.<br /> <br /> Pour le moment, je laisse ce genre de commentaires qui n'apportent pas grand'chose, sinon certains relents un peu nauséabonds. Mais il est bien évident que je ne laisserais pas dériver les choses
P
Depuis 30 on se traine le PS, le RPR, le PS puis l'UMP avec une touche d'UDF par-ci par-là....<br /> et Bayrou, il propose quoi ?<br /> Un gouvernement d'union nationale avec des gens de droite, de gauche et du "miyeux" !<br /> Il a rien compris celui-là !<br /> On prend à peu pres les mêmes et on continue...<br /> Il se moque de qui ?!?<br /> UMPS dehors ! ça suffit !
Werdok dans l'Isoloir
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