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Werdok dans l'Isoloir
19 mars 2007

L'environnement dans la campagne

Maintenant que Nicolas Hulot est reparti dans son ULM, l'enviromment semble avoir pris une place dans la campagne. Suivant les aléas, il se situe en dernière position derrière le changement de mode de scrutin ou bien en avant dernière juste devant la place des sportifs de haut niveau dans la société. J'exagère un peu, mais force est de constater que les principaux débats qui pourraient avoir lieu ne sont guère présents. Devra t on attendre l'arrivée éventuelle de José Bové pour parler des OGM? Le ralliement de Lepage à Bayrou est il le prélude à une "écologisation" du candidat de l'UDF ou est il le chant du cygne de l'écologie de droite? Sarkozy sait il qu'au delà de la région parisienne, il y a des problèmes locaux d'environnement? Que faire face aux menaces sur l'agriculture biologique?

Le signe le plus marquant ces derniers temps est le ralliement effectif de Lepage à Bayrou et celui à venir de Waechter au même candidat. Ce n'est pas tant le poids électoral respectif des deux ex-candidats écologistes qui crée l'événement. Mais plutôt l'interrogation "Aurais je raté quelque chose dans le programme de Bayrou à propos de l'environnement? Serait il plus environnementaliste que Royal?". La dépêche annonçant le probable ralliement de Waechter précise que d'après celui ci, le nucléaire serait non négociable pour Bayrou. Bref, que ces deux écologistes mettent dans leur poche toute remarque sur le nucléaire...

Allons plus loin, dans le programme de Bayrou (enfin, les propositions qu'on trouve sur internet...) pour voir un peu ce qu'il nous dit sur l'environnement.

Le titre dit tout : « Un modèle de développement plus sobre, c’est un modèle du vivre mieux. »
Enfin, pas grand'chose finalement... Bon, mais je mets de l'espoir dans ce qui suit.

La menace climatique pèse. La rareté de l’énergie signifie un risque immédiat de crash pour nos sociétés démocratiques. La réponse doit être à l'échelle européenne et à long terme, ce qui demande un plan national trans-partisan. François Bayrou, après avoir présenté un tel plan le 22 avril 2006, a signé le 25 novembre le Pacte écologique, par lequel Nicolas Hulot venait de proposer la même démarche.

Une introduction péchue. Le menace climatique, les risques énergétiques. Bien. Relance par l'Europe et plan trans-partisan (tiens donc, comme par hasard). Et hop, on récupère Hulot en passant, en montrant que celui ci n'est qu'un suiviste d'un François bien plus visionnaire! Allons plus loin pour voir ce qu'il propose dans son plan national.

Développement durable et écologie sont à l’évidence des sujets sur lesquels il faut s’accorder sur les grandes orientations, pour que l’Etat agisse de façon cohérente sur le long terme.

Bien, alors accordons nous. Personnellement, tant que la droite libérale n'aura pas compris l'urgence, je ne pense pas qu'on puisse aller très loin. Je pense que ce sont les citoyens qui feront changer. Mais il faut les y aider. Les éduquer, oui, mais aussi les inciter à mieux consommer, à mieux économiser. Je ne sais pas si une mandature est suffisante, mais dans l'idée, je pense qu'en 5 ans, on peut changer beaucoup de choses dans l'esprit des gens.

Economiser l’énergie : nous disposons là d’un grand "gisement" d’énergie à bas coût. La première clé est d’expliquer pourquoi c’est indispensable, par les media et l’école. Deuxième clé - moins idéaliste ! – il faut qu’il soit plus cher de polluer que de ne pas polluer. Une fiscalité écologique est absolument nécessaire.

On revient sur l'idée d'éducation. Je ne vois pas en quoi ce soit idéaliste. Je suis sûr que la majorité des français y est prêt. Que ce soit sur la récupération des eaux de pluie, le tri sélectif voire le compostage, des exemples concrets montrent que chacun est prêt à agir rapidement à son niveau. En ce qui concerne la fiscalité écologique, je suis d'accord avec le principe de base, mais qu'est ce que cela signifie? Comment fait il?

Planifier à long terme une régulation du prix des énergies fossiles, qui pousse chacun d’entre nous à programmer dans le temps ses économies. C’est l’idée poussée par Jean-Marc Jancovici. Il faut que chacun sache ce que coûtera le carburant, le gaz, à 15 ans, pour qu’il puisse programmer son équipement, son futur chauffage, ses panneaux solaires… On ne peut pas le faire du jour au lendemain - sinon c’est sur les pauvres qu’on tape.

Déjà que les experts ne sont pas d'accord sur les réserves à 10 ans, alors en ce qui concerne les prix, c'est d'une utopie extraordinaire. Qui aurait pu imaginer en 1970 que le prix du pétrole serait à ce niveau là 30 ans plus tard? Pas besoin de prévoir en revanche que le gaz ou le pétrole coutent plus chers (en termes généraux) que le soleil ou le vent... Alors, qu'est ce qu'on attend? On participe à une majorité qui supprime les crédits de l'ADEME, mais à part ça? Concrètement, que font les CG ou les CR UDF pour les aides au solaire par exemple?

Le plan pour une croissance sobre que je propose est assis sur trois piliers : se fixer des objectifs précis en matière d’énergies renouvelables, de biocarburants ; accroître fortement les crédits publics de recherche ; aider les pays émergents à trouver des voies de croissance énergétiquement sobres.

Les biocarburants, ça fait un peu écolo dépassé. Les écologistes qui ont étudié le problème ont bien compris que le biocarburant ne changera rien. Pire, il coute plus cher en impact écologique que les carburants classiques (à cause en particulier de l'intensitivité des cultures nécessaires). Et la surface complète (zones non cultivables comprises) de la France ne suffirait pas pour remplacer le pétrole par les biocarburantes. Les crédits de la recherche, il faudrait peut être les cibler sur les énergies renouvelables... sinon, ca ira tout chez Total ;) Enfin, pourquoi ne trouver des voies de croissance énergétiquement sobres que pour les pays émergents? Commençons déjà par les aider à développer les énergies pas chères chez eux (comme le solaire en Afrique par exemple)!!

Seule une politique européenne de l’énergie a les moyens d'induire ce changement de comportement et de s’adresser fortement à toute la planète.

Je ne sais pas si seule une politique européenne en a les moyens. Ce dont je suis sûr, c'est que si un pays comme la France, à qui il reste une part d'aura dans le monde, décide de s'engager fermement dans la voie de l'excellence environnementale, il y a d'autres pays qui suivront. Et il ne faut pas que le préalable "Europe" soit le prétexte à un enterrement de grande classe. Parce qu'aujourd'hui, penser que l'Europe actuelle est capable de définir une politique énergétique commune et écologique révèle de la stupidité.

Un plan national  viendra soutenir cette politique : dans le bâtiment, un renforcement des normes ; la réduction de la place de l’automobile dans les modes de transport, le développement du ferroutage (conteneurs et camions transportés par voie ferrée) pour le fret ; des seuils de consommation pour l'éclairage, et des normes énergétiques pour tous les appareils ménagers ; pour l’agriculture, la programmation d’une diminution de 500 000 tonnes des engrais azotés ; un plan pour les énergies renouvelables (technologies solaires).

Le plan national vient donc renforcer la politique européenne. Dans mon approche ci dessus, c'est plutôt l'inverse. C'est une question de point de vue, mais encore une fois, je doute de la capacité de l'Europe à se mobiliser là dessus... à 25...
Pour le détail, renforcement des normes du batiment. Bien, mais dans quel sens et quel objectif? Meilleure isolation? Utilisation de matériaux spécifiques? Réduction de la part automobile et développement du ferroutage. Bien aussi, mais comment qu'on fait? Pour l'agriculture, un premier objectif chiffré. La France consomme (d'après Wiki) 5M de tonnes d'engrais par an. C'est donc une baisse de 10%. A quel horizon? Et l'agriculture bio, on en fait quoi?

Je ne crois pas que la France puisse remplir ses engagements en matière de gaz à effets de serre sans le nucléaire. Il y a une zone de consensus possible entre pro et anti-nucléaires : l’obligation de transparence (avec publication des rapports) et la possibilité de saisine directe de l’instance de sécurité nucléaire par les associations, avec obligation de réponse.

Pour la première phrase, je suis assez d'accord... actuellement. Reste à savoir si on se contente de ce constat ou si on va plus loin pour l'avenir. Visiblement, les ralliements de Lepage et Waechter se font sans renoncement sur le nucléaire. Donc, on peut en déduire que ce que Bayrou propose, c'est la poursuite de la politique actuelle avec plus de transparence (si il avait annoncé moins de transparence, on aurait pu se faire du souci!!)

Dire la vérité sur la crise énergétique, c’est dire qu’il nous faudra changer notre modèle de développement. La crise de l’énergie et les défis climatiques doivent être une chance. La chance d’une vie différente, la création d’emplois non délocalisables. Dépenser moins d’énergie, c’est pour chaque foyer, du niveau de vie disponible pour vivre mieux.

Par contre, la conclusion ne me parait pas du tout en concordance avec le reste des propositions! Mon prof de français de lycée m'aurait mis une sale note si j'avais fait une telle conclusion sur un tel texte. Où sont les changements sur notre modèle de développement dans ce qu'il propose? J'ai simplement vu quelque chose sur les pays émergents, mais de notre coté, pas grand'chose. Pour la 2e partie, c'est du pompage de Ségolène. Autant dire que je suis d'accord :) Quant à la fin, c'est assez obscure pour moi. Sinon de dire à chacun que son intérêt n'est pas dans la sauvegarde de la planète, mais en premier lieu dans son portefeuille. Certes l'aspect financier est non négligeable, mais la sauvegarde de la vie sur terre mériterait, me semble-t-il, quelques investissements supplémentaires, non?

Globalement, le programme de Bayrou est une légère amélioration par rapport à ce que l'UMP et son alliée UDF n'ont pas fait durant les 5 dernières années. Reste à savoir le niveau de l'ambition de François Bayrou. Je noterai son programme "a minima". J'ai peur que cela ne soit pas suffisament pour infléchir l'usage global des français. Il me semble que l'urgence écologiste mériterait là aussi quelques ambitions que Bayrou, dans son centro-centrisme n'amène pas. Dommage...

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Commentaires
E
N'en déplaise à Lula ou à George Daboliou, l'éthanol ne peut être qu'une solution partielle à la lutte contre le réchauffement planétaire. S'il fournit de l'énergie, il prive en même temps certaines populations d'une source de nourriture indispensable.<br /> Une solution innovante et quelque peu iconoclaste est développée sur le blog www.thedino.org dans un billet intitulé “ETHANOL”.<br /> Bonne lecture et bisous
M
un salut en passant, puisque nous nous battons contre le même adversaire, et pour la gauche<br /> <br /> http://sauce.over-blog.org/<br />
Werdok dans l'Isoloir
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